Rencontre innatendue [ Sia ]

Rea se promenait dans les rues de Venise, sous un soleil radieux, et ne se souciait pas du reste du monde. Une douce brise venait effleurer sa peau. La jeune fille appréciait ce temps, malgré la basse température. C'était Samedi, et il y avait foule dans la ville. Tout le monde entrait, sortait des magasins, les bras chargés de sacs. Rea n'avait pas beaucoup d'argent sur elle. Peut être dix ou vingt euros ... Avec ça , inutile d'espérer s'acheter quoi que se soit. Mais elle n'était pas venu ici cette idée en tête. Elle était là pour se balader et profiter du soleil, car cela faisait deux jours qu'il pleuvait. Un homme passa et marcha dans une flaque. Rea fut éclaboussée et se retourna immédiatement pour injurier l'homme, qui s'arrêta, la fixa et son regard fut attiré par ses ailes puis soupira en se remettant en route. La jeune fille n'avait pas du tout apprécié ce comportement et "Black Rea" était de retour... La mauvaise humeur s'était emparé de l'ange. Celle-ci continua quand même sa promenade, bien décidée à se venger. Mais elle était bien fatiguée et n'eut pas la force de rattraper cet être inutile qui l'avait trempée. Elle ralentit le pas, et inspira une grande bouffée d'air frais. La jeune fille scruta la rue dans laquelle elle se trouvait. Aucun banc pour se reposer, hélas. Mais il y avait un peu plus loin, un café avec une terrasse extérieure. Rea marcha donc quelques mètres et arriva devant ce bar. Elle s'installa dans une chaise en rotin et replia ses genoux ainsi que ses longues ailes blanches. Décidément, les humains n'étaient pas très chaleureux. En effet cet homme qui était désormais son ennemi, Rea avait lu dans son esprit, et n'y avait vu que des choses sombres... "Black Rea" aurait put le maudire mais elle n'en avait pas la force, de plus, cette action l'aurait épuisé, et il fallait être raisonnable.
Un serveur qui portait un costume noir avec un tablier blanc s'approcha :
- Bonjour, vous désirez ?
- Rien, va-t-en.
Comme il ne sembla pas comprendre et que Rea essayait de se maitriser pour ne pas se dévoiler en public, elle se leva brusquement, et s'en alla. Le serveur resta là, à la regarder s'éloigner. Rea soupira longuement d'exaspération et une fois suffisamment loin, se mit en boule le long d'un mur.

Sia regarda par la fenêtre de l'hôtel où elle avait établit son campement pour la nuit. Aujourd'hui, le soleil était de retour! Après la pluie, le beau temps. En réalité, la déesse des rêves aimait beaucoup la nuit, car elle n'en avait pratiquement jamais vu. Sur Nifheilm, bien sûr, Terre de sérénité où il pleuvait rarement, mais également sur Asagard, royaume des Dieux qu'elle avait quitté il y a peu. Mais pourquoi avait-il fallut qu'elle soit invitée à la Guerre du Millénaire alors que Midgard était si ennuyeux? Si encore la Guerre était déja à son comble à son arrivée, où qu'elle avait trouvé quelque chose à faire en attenadant qu'elle commence réellement, elle ne se serait peut être pas autant annuyée ces derniers jour. Mais voilà que, funeste coup du destin, il y avait une semaine qu'elle s'ennuyait à mourir!
Soupirant, Sia sortit de sa chambre d'hôtel et se dirigea vers l'accueil. Et voilà, il y avait déja la queue! La déesse détestait lorsqu'il y avait plein de gens autour d'elle, étant habituée à la solitude, et l'appréciant vraiment plus que bon nombre de gens. Lorsqu'elle se placa derrière le dernier de la queue, un grand colosse, large comme deux sangliers, et qui puait l'alcool et la cigarette, elle soupira à nouveau, ce qui eut pour effet de le faire se retourner et la fixer d'un regard menacant. Sia le lui rendit bien. Lorsqu'elle posa ses grands yeux/néants sur le colosse, il commenca à transpirer, incapable de détourner le regard, puis montra des signes de panique qui alertèrent le personnel médial de l'hôtel. Ils l'emmenèrent dans l'infirmerie et laissèrent à peine le temps à la déesse de comprendre le diagnostic "crise de panique". Pff... Les humains n'allaient vraiment pas chercher loin. Enfin arriva son tour pour l'accueil. La pauvre femme chargée de cette tâche lui fit l'habituel sourire des réceptionniste j'en-ai-absolument-rien-à-faire-de-vous-mais-c'est-mon-job-de-vous-faire-un-sourire-colgate-blancheur. Après avoir analysée le bon fonctionnement du dentifrice de celle qui lui faisait face, Sia paya sa chambre pour la nuit et partit. En tant que déesse, elle possédait un nombre incalculable d'argent, ce qui en réalité lui importait bien peu. La petite gamine sans bagages se promena dans les rues de Midgard puis butta contre quelque chose de dur, qui la fit tomber. Par réflexe, elle sauta grâce à ses mains sur l'arbre le plus proche. petit problème : il est rare de trouver un arbre au milieu d'une rue de grande ville comme Venise. Elle atterit donc au sommet d'un poteau électrique. Eh bien, si elle avait voulu être discrète c'était loupé! Toujours aussi blasée, elle murmura un léger pardon à la forme qu'elle avait percuté et qui semblait être humaine. Puis elle descendit et s'accroupit devant elle. Pourquoi était-ele couchée en travers de son chemin, en boule qui plus est? Adoptant le ton naturellement poli des enfants de son âge apparent, qu'elle avait réussi à maîtriser, elle questionna naïvement (du moins visiblement, en fait elle s'en fichait) la chose humaine aux longs cheveux:

-Ca va, madame?

" Aïe ... " . Voilà la syllabe que Rea prononça au moment au quelque chose se cogna contre elle. Elle était exténuée, et ne voulait pas regarder ce qui se passait. Mais il le fallait bien, elle ne pouvait pas rester dans l'ignorence, même pour une chose qui avait si peu d'importance. C'est vrai, arpès tout, qu'est ce que le fait de savoir qui avait osé lui infliger un coup lui apporterait ? Et puis elle n'était pas de bonne humeur, elle risquerait de s'énerver et de se faire remarquer par les passants, ce au quel elle ne tenait pas particulièrement. Elle passa un bref regard entre son bras et son genoux, et aperçu une fillette d'une beauté surnaturelle. Ca se voyait au premier coup d'oeil, elle n'était pas humaine. Cette simple vision l'apaisa,elle voulait pouvoir lire dans l'esprit de cet être ravissant. L'ange ne comprit pas, cela ne lui ressemblait pas d'aprécier quoi que se soit ou de rester si sereine, en admiration devant quelqu'un lorsqu'elle était l'agressive et méprisante " Black Rea " . Elle dessera ses bras qui tenaient fermement ses jambes et leva les yeux vers l'enfant qui était assise devant elle, et qui venait de prendre des nouvelles d'elle. Elle plongea son regard dans le sien, sans même répondre à la question de son interlucutrice. Rea ne savait pas ce qu'il se passait, elle ressentait quelque chose d'étrange en la compagnie de cette fille. Une certaine chaleur, mais à la fois une sorte de gouffre sombre qui les séparait. Elle se concentra et commença sa lecture. Cette enfant semblait être une déesse... des rêves. Elle ne semblait pas méchante, seulement...spéciale. Son âme n'était ni blanche, ni noir, elle était entre les deux. Oui, ni innocente, ni démoniaque. En fait, elle lui ressemblait un peu. Voilà ce qui lui donnait l'impression qu'elle était si proches. Elle savait désormais à qui elle avait affaire. Le regard de Rea s'adoussit, et elle sourit. Cette déesse avait réussit à la calmer, et le fait de l'avoir rencontré lui avait rendu sa bonne humeur. Elle se releva, et prit la main de l'enfant.

- Bienvenue dans ce monde si froid, où les gens n'ont que des pensées sombres et où la malhonnêteté triomphe. Je dois de paraître bien pessimiste, mais crois moi, ce monde n'a rien de chaleureux.

Elle ne pouvait s'empêcher de sourire en la voyant, elle était si belle. De longs cheveux d'un gris argenté ondulés, des yeux d'un bleu intense, et une peau d'une telle pâleur qui paraissait fragile et si fine. Cette sensation intriguait Rea. Pourquoi ressentait-elle cela au contact de cette fille ? Y-avait-il un lien qui les unissait ?

Sia vit que sa rencontre s'adoucissait, puis souriait peu à peu. C'était une jeune fille assez petite, mince, possédant des cheveux mi-longs et bruns. Ses yeux étaient rouges sangs, et eurent pour effet de laisser la déesse émerveillée. Ils étaient splendides, envoûtants, avec un petit fond de méchanceté. Des yeux qui donnaient l'illusion que la personne en face d'elle était affreusement méchante et sournoise. Mais ses yeux devinrent tout à coup jaunes, comme eux des chats, et l'impression de méchanceté et de sadisme disparut pour laisser place à une impression de naïveté, d'innocence. Propre aux anges en fait...
Sia tilta alors, devant cette femme, toujours affalée par terre. Elle venait de Nifheilm! C'était un Ange! Tout l'indiquait en elle, venant d'un Immortel : elle possédait des yeux qui disaient d'eux même Je-suis-une-bonne-samaritaine-un-peu-naïve et tout en elle respirait la bonté. La déesse avait toujours considéré les Anges comme des êtres un peu idiot, trop naifs, jaloux, possessifs, qui accordaient bien trop d'importance à leur apparence et leur réputation. Du moins c'est ainsi qu'étaient ses parents et les autres anges qu'elle avait connus.
L'Ange se releva et lui prit la main. Allez, c'est partit! Il faut recommencer à jouer la gamine innocente et d'une naïveté presque... angélique. Avec un visage toujours aussi blasé, qu'elle ne pouvait pas changer, quoiqu'elle fasse. Ses yeux comme un néant n'exprimaient pas ses sentiments, sa bouche ne souriait jamais et son visage d'apparence doux et fragile était tout le contraire.

- Bienvenue dans ce monde si froid, où les gens n'ont que des pensées sombres et où la malhonnêteté triomphe. Je dois de paraître bien pessimiste, mais crois moi, ce monde n'a rien de chaleureux.

Oh! Un Ange pessimiste! Voilà un spécimen bien étrange, rarissime! Que de qualités qui attiraient l'attention de Sia pour la retenir. Celle-ci la regarda mieu. Ainsi elle avait découvert sa véritable identité. Inutile donc de continuer un jeu aussi stupide! Elle abbandonna sa voix de gamine stupide, pour reprendre celle, plus profonde, plus divine, qui lui était propre. Elle murmura ensuite:

-Votre nom, Mme l'Ange.

Peu lui importait de ne pas paraître polie. Elle avait été habituée à donner des ordres, en tant que déesse dans un monde pleins d'humain. Maintenant, l'inconnue pouvait être vexée et s'en aller, Sia s'en fichait comme de sa première chaussette! Mais un lien étrange était apparue dans son esprit et il semblait ne plus pouvoir s'en aller, comme si il avait attendu des années durant d'être révélé et qu'il en avait enfin l'opportunité...

Le visage de la déesse n'exprimait rien, restait blasé, comme si à l'intérieur d'elle même, c'était vide. Rea sentait son humeur assez instable, et avait peur de chuter du mauvais côté. Elle ne savait pas pourquoi, mais quelque chose en la gamine la perturbait. Cette sensation de froideur. Rea se sentait très proche d'elle, mais à la fois tellement loin... C'était décidement très étrange. L'ange était toujours aussi fatigué, et un vertige s'empara d'elle. Elle retomba en arrière très violemment et lacha la main de l'enfant. Elle se tenait la tête en soupirant. C'était soudainement que tout l'agaçait, c'était soudainement que "Black Rea" était de retour. La pauvre innocente n'aimait pas perdre le contrôle d'elle même. Mais cette distance qui la séparait de cette inconnue et cette froideur en elle l'énervait sans qu'elle ne sache pourquoi. Ses yeux, d'un jaune si profond, devinrent d'un rouge intense, et ceux-ci ne purent pas trahir ce qu'elle ressentait. Elle se leva, regarda la déesse droit dans les yeux, d'un regard qui aurait eut pour conséquence de glacer le sang de n'importe qui. Mais pas celui de cette enfant, car elle n'était pas n'importe qui. Rea se leva brusquement, et, de crainte d'être violente avec la gamine, partit en courant. La couleur de ses yeux redevint jaune, puis rouge très rapidement. Elle était terriblement perturbée par cette rencontre. Mais qui était-elle pour provoquer tout cela ?! Que se passait-il ?! Rea se leva brusquement et retourna là où elle avait quitté la jeune déesse. Elle ne savait pas trop ce qui allait se passer, mais elle ne se contrôlait plus. Peut être allait-elle la frapper, ou bien tout simplement discuter ? Sur sa route, elle bouscula des personnes, en ft tomber d'autres, marcha sur la queue des chiens qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment, mais tout cela lui était bien égal. Enfin, elle arriva à destination, et se planta devant la gamine:
-T'es qui et d'où tu viens ?!

La jeune inconnue retomba par terre. Sia n'eut pas le temps (ni la force d'ailleurs) pour la rattrapper. Eh bien, avait-elle une santé fragile? Au grand éttonement de tous, la déesse s'en contre-fichait. Puis l'inconnue eut à nouveau des pupilles rouges sang que la déesse adorait, sans savoir pourquoi? C'était comme avec Jill, les yeux rouges, elle les trouvaient envoûtants. L'Ange se releva, et la fusilla du regard. Trop beau! Sia, à la place d'avoir peur, contempla cette couleur rendue plus sombre par la colère (injustifiée, certes) et se demanda si elle arriverait à faire des verres de contacts de la même couleur. Alors que son esprit dérangé commençait à faire les plans d'une machine qui changeait la couleur des yeux, sa rencontre partit en courant.

Tient, elle la détestait donc? Bah... Mais comment elle allait faire pour faire la couleur exacte si elle n'avait pas le modèle? Ce ne serait pas parfait si c'était de mémoire! Elle n'avait pas une mémoire photographique, elle! Noooon! Reviens, jeune ange aux yeux sanguinaires! Pitié! Sia a besoin de toi pour une de ses expériences!

Comme si son voeux était exaucé, l'Ange revint et se planta devant elle. Sa mauvaise humeur était palpable, et c'est dans ce genre de moments ou la déesse aurait voulu voir les rêves des gens de mauvaises humeur. Ils sont toujours plus amusants que les rêves des gens joyeux, où on voyait des bisounours et des paysages roses partout! Elle repartit dans la contemplation des pupilles rouges de sa rencontre.

-T'es qui et d'où tu viens ?!

Sia se renfrogna. Elle avait posé la question avant! Et puis elle détestait qu'on lui donne des ordres, et le ton que l'ange avait emprunté pour poser sa "question" ressemblait plus à un ordre qu'à autre chose. La déesse de rêves se dressa de toute sa hauteur de mioche, et darda un regard dédaigneux sur la jeune fille.

-Il me semble avoir posé la question la première.

Rah, c'est bon, elle l'énervait! Ensuite, une idée pour se venger lui germa dans l'esprit. Après tout, elle voulait savoir son nom. Pas la tuer. Peut être chechait-elle quelqu'un? Peut être comptait elle la tuer si ce n'était pas la bonne personne? Et donc elles se battraient. Et Sia aurait l'occasion d'utiliser son pouvoir de sommeil éternel sur elle. Après avoir eu un rictus, elle pencha la tête sur la côté, planta ses yeux dans les yeux splendides de l'Ange et proclama :

-Je m'appelle Sia Alehandra et je viens d'au-dessus les nuages.

C'est dans des moments comme ça, que "Black Rea" aurait voulu pouvoir contrôler son pouvoir, mais également celui de cette idiote de Rea. Elle aurait voulu pouvoir mieux lire dans l'âme de cette gamine. Elle aurait voulu savoir ce qui ce passait. Déjà qu'elle détestait cette "déesse des rêves", elle la haïssait encore plus après la réponse insensée qu'elle lui donna. Elle eut une sorte de "Flash-Back". Ses yeux s'écarquillèrent de stupéfaction. Malgré tous les efforts qu'elle avait fait pour oublier les deux êtres immondes qui l'avaient crée, elle n'avait pas oublié qu'elle portait toujours leur nom. Alehandra. Mais ils n'étaient pas ses parents. Un parent digne de ce nom, aime son enfant. Eux, l'avait tout bonnement abandonné.
- Écoute moi bien, j'aime pas qu'on se foute de moi ! Il n'y a qu'une seule famille qui porte le nom "Alehandra", et ils n'ont pas d'enfant ! Pourquoi tu mens, et t'es qui pour moi ?! Je sais très bien que tu sais quelque chose ! Et puis, si t'es vraiment une Alehandra, tes "parents" ont du te dire quelque chose. A moins qu'ils ne soient encore pires que ce que je pensais. Et puis, comment se fait-il que tu sois une déesse ?!
Enfin. Elle avait enfin vidé son sac. Mais elle savait très bien que tout ça n'était pas cohérent. Il devait y avoir une erreur. Cette ... gamine ne pouvait en aucun cas être sa sœur ! Même si cela expliquerait le fait qu'elle se sente proche d'elle. Cela voudrait également dire, que ces deux anges qu'elle haïssait, étaient encore plus pourris que ce qu'elle s'était imaginé. Elle ne leur avait sans doute pas convenu, ils l'avaient abandonné, le poids qui les pesait avec. Et ensuite, ils s'étaient rattrapés et avaient crée un autre enfant. Celui-ci, ou plutôt celle-ci, étant une déesse, devait faire leur fierté. Il leur suffisait juste d'oublier l'erreur de passage qu'avait était Rea. L'oublier ... Et tout recommencer.

- Écoute moi bien, j'aime pas qu'on se foute de moi ! Il n'y a qu'une seule famille qui porte le nom "Alehandra", et ils n'ont pas d'enfant ! Pourquoi tu mens, et t'es qui pour moi ?! Je sais très bien que tu sais quelque chose ! Et puis, si t'es vraiment une Alehandra, tes "parents" ont du te dire quelque chose. A moins qu'ils ne soient encore pires que ce que je pensais. Et puis, comment se fait-il que tu sois une déesse ?!

Sia eut un air... blasé. Enfin, autant que d'habitude quoi. Quest-ce-qu'il lui prenait à cette folle? Elle n'avait rien fait, pourquoi lui criait-elle dessus comme ça? Non mais je te jure! Cette Ange de pacotille n'avait aucunement l'autorisation, ni même le droit, de crier et s'énerver ainsi sur une déesse. Il faudrait qu'elle respecte un peu son rang et prenne conscience de la hiérarchie des races! Les Anges étaient en dessous des Dieux. C'était un fait.

Donc les parents de Sia étaient censés être à son service. Ils n'avaient eut aucunement le droit de se servir d'elle pour leur réputation! La déesse des rêves, se rapellant de ses parents, eut une lueur de colère dans ses yeux vides. Les phrases lâchées par Rea l'avaient énervées. Bien entendu que les Alehandra avaient des enfants! Ils avaient Sia! Et aussi une autre fille, d'après les dires de son ancienne "amie". Et pourquoi elle mentirait? Et pourquoi les ordures qui lui avaient servis de parents lui auraient-elle dit quelque chose?

Sia fusilla du regard cette inconnue qui osait lui rappeler de si mauvais souvenirs. Pourquoi? Pourquoi? Une petite voix dans sa tête commencait à lui marteler le crâne de "pourquoi". Une petite voix qu'elle n'avais pas entendue depuis très longtemps. Depuis qu'elle était partie de chez elle en fait... La voix des souvenirs, certainement. La petite voix insupportable qui l'avait incitée à commettre des meurtres. Enfin, des sommeils éternels. Première fois depuis lors, alors qu'elle avait décidé d'arrêter de tuer des gens, qu'elle était réellement en colère. elle retourvait son âme de criminelle, celle qu'elle avait tentée mille et mille fois d'oublier, d'enfouir dans son coeur. Voilà que cette Ange qu'elle ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam la faisait ressurgir du passé.

Mais il fallait avouer que certains éléments dans sa phrase collaient : il n'y avait qu'une seule famille d'Alehandra, par conséquent, elle connaissait ses parents, ses parents étaient vraiment et frocément pire que ce qu'elle pensait, et il n'était pas normal qu'elle soit une déesse descendant d'un couple d'Anges purs. Comment... Qu'était-elle par rapport à ses parents? La déesse des rêves fit un pas en avant et eut un coup d'oeil circulaire pour être sur qu'il n'y avait personne dans les alentours. Après s'en être assure, elle se pencha rapidement vers sa cheville, souleva légèrement son pantalon, laissant voir un lacet entourant sa cheville qui tenait un poignard. Elle attrap ce poignard et le mit sous le cou de l'Ange, tout en la plaquant contre le mur. Tout ça en moins d'une minute chrono. Elle se déchénait! Plantant ses yeux, étant passés de sans-émotions à pleins de haine et d'intention de meurtre, dans ceux de Rea, Sia lui cracha :

-Je m'appelle Sia Alehandra, je suis née il y a un siècle et demi sur Niflheim, mes parents étaent Elena et Akeno Alehandra. Ces ordures se sont servis de moi, étant la seule déesse à être née de parents anges, donc j'ai fini par quitter le domicile familial. Heureuse? Grâce à toi, je vien de me rappeler à quel point les souvenirs pouvaient être douloureux! Merci beaucoup!

Sa "petite soeur", avait toujours un air aussi blasé. Enfin, jusqu'à ce que Rea prononce certains mots, qui semblaient rappeler des souvenirs à Sia. Des ... mauvais souvenirs. Voilà ce que Rea en déduit, puisqu'elle se retrouva bientôt un poignard sous la gorge. Elle lui faisait vraiment penser à quelqu'un. A elle-même, en fait. Cette violence ... Pas de doute, elle était bien sa soeur. Donc, ses "parents" étaient de véritables ordures. Bon, il n'y avait pas de quoi s'affolait. Après tout, elle avait juste un couteau sous la gorge, et risquait de se retrouver perforée. Tout ce que pensait Rea se confirma par les paroles de Sia. Sauf qu'elle était désormais très remontée contre Rea.
Un gars qui passait par là se rapprocha d'elles, et leur dit de se lâcher immédiatemment. De quoi il se mêlait, celui-là ?! L'ange profita d'un moment d'innatention de la jeune déesse pour la pousser, lui prendre son poignard, et se jeter sur le passant. Un horrible hurlement se fit entendre. Puis, plus rien. Rea n'était jamais allée aussi loin. Elle n'avait jamais tué quelqu'un. Mais cela lui plaisait. Et puis, ce gars l'avait bien cherché. On ne lui avait jamais apprit à s'occuper de ses affaires, et non de celles des autres ? Et bien c'était trop tard. Après avoir longuement contemplé le cadavre, Rea se leva, et son regard se posa sur Sia. Sur sa soeur.

- Je suppose que tu n'es pas vraiment choquée, hm ? T'as pas l'air d'avoir une âme bien blanche. Alors ça m'étonnerait que cet acte de marque. Bref, t'es peut être une déesse, mais t'as pas à me menacer !

Rea s'approcha de la déesse, et lui mit son poingt dans la figure. Elle lâcha un petit rire machiavélique. Black Rea était totalement incontrôlable. Rea, quant à elle, se sentait impuissante, et essayait en vain de reprendre le dessus. C'est comme ça, qu'elle comprit qu'elle ne pourrait plus jamais revenir. Que Black Rea était trop puissante pour se laisser faire. Et qu'elle n'avait plus qu'à se térer, au fond du coeur de pierre qui remplaçait celui de l'ange qu'elle avait était autrefois. Mais maintenant, tout ça, c'était du passé. La dernière chose que put faire Rea, fut d'éviter qu'elle ne frappe encore plus la petite déesse.
Rea regarda la gosse, et détourna le regard pour aller s'asseoir contre un mur, et reprendre son souffle. Cela risquait d'être de courte durée, car sa soeur allait sûrement vite revenir à la charge, et frapper.
Pour son poignard, Rea le jeta à travers la grille d'une bouche d'égout.

La colère de Sia était incontrôlable. Elle aurait été capable de comettre un meurtre. Elle entendit des bruit de pas, et la voix d'un homme, demandant la paix, retentit. La déesse tourna brusquement la tête vers l'élément perturbateur, et plongea ses yeux dans les siens. L'home eut un mouvement de recul. Mais trop rapidement pour qu'elle comprenne ce qu'il s'était passée, la gamine se retrouva par terre, poussée, et sans poignard à la main. L'Ange le lui avait prit. Un hurlement de douleur lui fit comprendre la suite. L'homme était mort, assassiné par son poignard, par une Ange... Sia fixa le cadavre en sang un instant, et son visage haineux retrouva son air blasé habituel. Pourquoi était-il mort? Par sa faute. Par sa faute et celle de cette ange totalement folle. Et cette scène ne pouvait que lui rappeler des souvenirs encore plus douloureux que ses parents. Elle n'entendit la voix de la criminelle que de loin, comme si elleétait déja partie pour un autre monde...

- Je suppose que tu n'es pas vraiment choquée, hm ? T'as pas l'air d'avoir une âme bien blanche. Alors ça m'étonnerait que cet acte te marque. Bref, t'es peut être une déesse, mais t'as pas à me menacer !

La déesse en question frémit, puis ferma les yeux. Elle colla ses genoux contre son corps et se recroquevilla su elle-même. Cette scène était semblable à celle qui s'était passée le jour où elle avait quitté Nifheilm. Le jour où elle avait procuré à trois innocentes le sommeil éternel. Le cadavre étalé par terre lui faisait penser à ces trois corps chauds, qui respiraient, aussi paisibles que si ils ne dormaient que le temps d'une nuit. Ces trois corps chauds, toujours pareils en ce jour, allongés dans un tombeau.

Sia ouvrit les yeux, et tenta avec difficulté de se lever. Elle avait survécu à ça, elle survivrait bien à de simples souvenirs. Alors qu'elle avait enfin réussie à se tenir debout, une puissante douleur au niveau de la machoire la fit tomber à nouveau. Un petit rire tinta à ses oreilles, et des bruits de pas qui s'éloignaient. La déesse, ne pouvant pas se remettre de ce coup, porta sa main à sa machoire. Un liquide chaud lui coula entre les doigts, et elle remarqua des taches de sang sur ses habits. Allongée au sol, elle regardait sa main rougie par le sang qui coulait de sa bouche. Elle fut prise de sursaut, comme si elle pleurait, mais seul son corps bougeait, et ses yeux semblaient secs et éteints à jamais. Elle se pencha vers le côté, réussit à se poser sur ses deux genoux et ses deux mains, et toussa. Du sang coula de sa bouche, au fur et a mesure qu'elle toussait. La gamine fermait les yeux de douleur. A ce moment, elle enviait le cadavre d'être mort. Lui, ne pourrait plus jamais ressentir une douleur aussi intense. Aussi bien physiquement que mentalement.

Lorsque le sang diminua, la petite fille se releva lentement, et eut un regad circulaire. L'Ange Assassin était assis contre un mur, le cadavre gisait toujours, les yeux écarquillés de surprise, et son poignard avait disparu. Son poignard... Sia commenca à s'inquiéter. Où était-il passé? Où cette Ange l'avait-elle mis? Un flash-back du moment où elle avait tué un humain et avait récupéré son poignard lui revint. Ce poignard-là l'avait accompagné partout! Il l'avait aidé à tuer de nombreuses personnes! C'était son arme préférée, et son seul compagnon. Il pouvait être considéré comme son seul ami... Sa voix, tremblante, retentit faiblement, coupée par des quintes de toux:

-Où... Où as-tu... Kof kof... Où as-tu mis... Kof kof... mon poign... mon poignard? Kof kof...

Sia avança, se planta en face de l'Ange, et lui envoya un coup de pied dans le ventre. Elle jeta un rapide coup d'oeil sur elle pour voir si elle avait gardé son poignard, puis lui donna un coup de coude sur le crâne. A ce moment, elle vit un reflet. Elle fit volte-face, et vit qu'il venait d'une plaque d'égout. Elle courut vers là, empoigna la plaque, et tenta de tirer. Mais son corps de gamine n'était pas le plus fort du monde, et elle fut obligée d'utiliser son pouvoir. Reculant de quelques pas, elle tendit ses mains en avant, ferma les yeux, et déploya une fumée rose et bleue devant elle. Une explosion se fit entendre, et la fumée se dissipa.

Sia avait utilisé le sort de "rêve meurtrier". Il suffisait de puiser dans les rêves des gens qui agonisent, ou dans les anciens rêves des cadavres, et on pouvait faire des sorts d'attaque très puissants. La légende comme quoi les morts voyaient leur vie défiler devant leurs yeux avant de mourir étaient en fait juste l'histoire de quelqun, agonisant, qui avait servi de réserve de rêves pour Sia, et qui avait survécu.

La déesse des rêves s'accroupit devant la plaque d'égout, à présent détruite. Son poignard était là, au milieu de l'eau, semblant l'attendre. Elle sourit et tendit sa main vers lui. Lorsque ses doigts pleins de sang l'attrapèrent, un frisson lui parcourut l'échine. Ce poignard avait un pouvoir étrange... Gardant son poignard à sa main, elle se rapprocha de l'Ange. Elle murmura, des teintes de haines en vain dissimulées dans la voix:

-Qui es-tu? Qui es-tu pour moi?