A soif! [PV Armin ♥]

J'entre dans un bar. Ca change de l'endroit d'où je viens. Avant, les bars où j'allais, c'était deux choses l'une : si on prenant un verre, on avait l'herpès, pas de verre, l'air con. Et puis tout était cradingue, poussiéreux, les bières étaient immondes, les sièges poisseux, et comme j'ai jamais de culotte, c'est désagréable quand on s'assoit. Si, une chose de bien : avant, on me laissait rentrer sans problème avec ma pelle. Là, j'ai dû batailler pour la faire rentrer avec moi ; et encore, je dois la laisser au Barman, derrière son petit comptoir. Comme si j'allais agresser des gens ici! Non, je le fais dans des endroits clos, éloignés... Pas dans un bar où tout le monde peut me voir...

Bref, je suis rentrée, j'ai donné ma pelle au barman, et là, je m'assoit sur une chaise haute devant le comptoir. Elle me paraît étrangement propre... Bon, je reste, je commande... Allez, comment dit-on une vodka en Italien? Vodka? Bon, allez, partant. Une vodka s'il vous plaît. On me tend mon verre, je l'inspecte. Le verre est propre, sans traces de doigt, le liquide est transparent, et pas tiré sur le jaune comme je les buvais avant. Je goûte : c'est une nouvelle saveur que je découvre! Je sirote ma vodka, j'ai l'impression de n'avoir jamais rien bu d'aussi bon de toute ma vie. Même si je n'ai que 19 ans, bien sûr. Mais ça en fait quand même, des boissons bues. Depuis l'âge de quinze ans que je me bourre la gueule, je pensais avoir tout vu en matière de boissons alcoolisées! Ah! Venise! Mon amour, tu me refais découvrir les saveurs oubliées!

Mon verre est fini. Je demande l'addition. Le barman me la tend, et me rend ma pelle, comme il estime que je vais partir tout de suite. Je la prend dans mes bras, ma pelle, ma petite pelle, comme tu m'as manquée... Et je regarde la note. 7 €uros 60! Non, mais on est où?!?

*Excusez moi, vous vous foutez de ma gueule? C'est quoi ce prix? C'est un verre que j'ai prit, pas quatre bouteilles!*

Il n'a pas l'air de lâcher l'affaire. Il est trois heures de l'après-midi, il n'y a pas beaucoup de monde, à tout casser cinq, j'ai pas assez d'argent, mais une pelle : j'ai l'avantage. Facile. Un bon gros coup derrière la nuque, on en parle plus.

*Si y'en a un seul qui quitte le bar et va parler à la police, il finit comme lui! Mais pour les autres... Tournée Générale!!!*

.

Duel de regard avec la trotteuse de l'horloge. La maison était tellement silencieuse que n'importe qui aurait parfaitement entendu le "tic-tac-tic-tac" incessant de cette satané aiguille. Notre abruti chéri, les dents serrées, les sourcils froncés, et les yeux rivés sur la pendule, était actuellement assis dans le canapé de sa villa encore une fois totalement vide. Il rageait. Les gens étaient trop égoïstes, ils ne pensaient pas assez à lui. Ses doigts se mirent soudainement à pianoter sur la table basse devant lui, résonnants dans un claquement désagréable. Juste à coté de sa main, son portable, dont il avait difficilement apprit à s'en servir. Ses yeux commençaient à faire des allées-venues entre l'heure et l'écran noir. Impossible! Comment pouvait-on ne pas l'appeler, là, maintenant, pour lui demander de passer le reste de la journée avec lui? Tous ses plans cul ne pouvaient pas l'avoir oublier tout de même! Non! Pas lui! Il avait tout pour plaire, pour rester inoubliable, pour qu'on ne pense qu'à lui lorsque l'on commence à s'embêter comme lui était entrain de le faire. Il plaqua son poing sur la table et se releva, décidant qu'il devait en faire autant qu'eux. Hé bah oui, il allait sortir et s'éclater un coup, sans eux, sans personne. . . Ou du moins il l'espérait. Il prit sa veste sous l'épaule, sorti par le jardin encore à l'ombre et enfila finalement son vêtement pour rabattre la capuche sur son visage. Et c'est repartit pour dix plombes de marche pour arriver à l'intéressant de Venise. Parce que c'était pas tout ça, mais une allée de villas, c'est un peu soulant à force et il n'y a pas grand chose à faire à part jouer à l'exhibitionniste dans le jardin du voisin. Et puis visiblement, aujourd'hui, Venise n'a rien d'amusant. C'était vraiment l'ère de l'ennuie pour ce pauvre Armin. Les places étaient envahies de pigeons et de touristes, les boutiques étaient ouvertes, d'accord, mais qu'est ce qu'il pouvait en avoir à faire? En plus elles étaient bondées de monde. Il jeta un coup d'œil à sa montre, se demandant ce que Shamyz pourrait bien faire à l'instant. Il pensa premièrement qu'il devait picoler, mais vu l'heure... Et s'il y allait, lui? En plus, il n'y a pas si longtemps, il avait remarqué un petit bar sympathique, à l'abri des visiteurs de Venise. Il soupira, n'ayant aucune envie de boire maintenant, mais tellement désespéré qu'il se mit tout de même en route. Une fois arrivé, le vampire cru qu'il allait hurler de rage, ou au moins pleurer. Le barman qui nettoyait un verre, deux trois pépés chacun dans son coin, et une mouche qui tournait en rond. Il entra tout de même, une main appuyée se le front d'énervement. Sa tête se tourna un moment alors qu'il restait en plein milieu du la pièce. Personne ne bronchait et ça l'énervait. Il alla s'asseoir à côté d'un vieux à l'air de dépressif, et commanda deux whisky, souriant au désespéré.

-« J'aime pas l'whisky... »
-« Hé bah alors une bière? Un rhum? Une vodka? Un kirsch? De l'absinthe? »
-« Nan... »
-« Champagne..? »

L'idée eut l'air de lui plaire et ils tombèrent d'accord. C'est pas comme si c'était vraiment l'endroit d'en boire, mais quitte à se distraire un peu, pourquoi pas? Les autres vieux le regardaient avec envie, et vite fait bien fait, les verres se multiplièrent. La loque de tout à l'heure se transforma en un fêtard de midi. Ils réussirent à créer un peu d'ambiance, et le blond en était bien content. Discussion générale au sujet des "bonnes femmes" où Armin se fit un plaisir fou de cracher toute sa haine. Messieurs les pépés firent de même, et le barman suivait le mouvement. Alors qu'ils se marraient bien, une jeune femme entra, ce qui jeta un brutal silence dans le bar. Sourires dissimulés et petits rires, alors que le barman venait vers elle pour la débarrasser d'une pelle qu'elle trainait avec elle. Elle s'installait pour boire un coup quand le compagnon d'Armin se leva de sa table, complètement pompette, pour lui dire au revoir et partir en titubant. Il grimaça, et les autres regardèrent avec envie la place vide en face du blond légèrement éméché. Seulement, aucun n'osa se lever pour aller lui gratter l'amitié, et surtout le portemonnaie. Lui faisait une fixette sur l'arrivante, intrigué par cette histoire de pelle. Et surtout intéressé par sa tenue... Mais finalement, il se dit que s'il s'y tentait, il allait faire des conneries et surtout elle n'avait pas l'air très nette, ce qui ne le motiva pas beaucoup. Il posa ses deux mains à plat sur la table, et se leva à son tour pour quitter le bar, mais une voix féminine éclata soudainement.

-« Excusez moi, vous vous foutez de ma gueule? C'est quoi ce prix? C'est un verre que j'ai prit, pas quatre bouteilles! »

Rien que ça le fit rire intérieurement. Une vraie comique celle ci. Armin laissa de quoi payer sur la table, et les mains dans les poches, se mit en route.

-« Si y'en a un seul qui quitte le bar et va parler à la police, il finit comme lui! Mais pour les autres... Tournée Générale!!! »

Le vampire s'arrêta net sur le seuil de la porte. Finir comment? La seule explication qui lui venait à cette réaction, c'était qu'elle avait évidement craqué sur lui, et qu'elle voulait absolument le retenir. Un sourire bien-heureux se dessina sur ses lèvres, mais il resta planté là. Il pensa à faire demi tour pour aller s'asseoir à côté d'elle, mais il se dit que ça serait plus drôle s'il se faisait un peu désirer. Alors tranquillement, il mit un pied en dehors du bar...

(Un peu court >.>. J'espère au moins que ça te plais. Mais tu as une drôle de façon d'écrire les dialogues ._. ...)

Là, il se fout de ma gueule, c'est pas possible autrement. J'ai pourtant bien été claire! Et ce gland qui me nargue... Il va dire bonjour à ma pelle, on verra s'il veut toujours me narguer! Je bondit vers lui, et lui fout un grand coup dans le dos, pas assez fort pour l'assomer, mais quand même, faut les éduquer, les gros cons. Je le chope par le coup et le tire vers l'intérieur.

*Hey, gros con! T'as pas entendu la dame? Elle te dit de rester ici, sinon Madame Pelle va vouloir flirter avec tes dents, abruti!*

Je lui fous une grande baffe, et je retourne près du comptoir, où je peux voir tous les clients. Deux d'entre eux ont l'air complètement paniqué. Comme si j'était méchante et que j'allais leur faire du mal... Il me connaissent pas, je peux être extrêment gentille quand je veux. Je m'approche des bouteilles, et je lis les étiquettes à voix haute :

*Whiskey, Porto, Manzana, Tequila, Rhum, Vodka... * (Je me tourne vers les clients) *Fais soif, trouvez pas? J'vous fait quoi, un canon? Une blonde, une brune? Un verre de Rhum?*

Et là, je me met à rigoler. Surtout à cause du fait que je suis à moitié bourrée par la tequila de tout à l'heure, mais aussi en voyant la tronche des client. Enfin, des prises-d'otagés. Si on peut vraiment les appeler comme ça, ils ont juste pas le droit de sortir... Enfin, pendant qu'ils choisissent leur boisson sur la carte, je vais fermer la porte à clef, pour pas que Blondino-con tente encore une petite escapade improvisée. Les clefs sont à l'intérieur d'un tiroir, je vais fermer la serrure. C'est du travail de chiottes, ça, tout le monde peut l'ouvrir en fonçant dedans... Limite, ça sert à rien que je les ferme. Mais c'est une question de bon sens et de principe, on retient pas prisonnier une demie-douzaine de personnes dans un coin ouvert! Même un gamin de quatre ans le sait, ça. Et puis je retourne vers le comptoir. Je m'assoie dessus, j'ai parfaitement conscience qu'on voit très bien mon endroit, mais c'est le cadet de mes soucis ; et puis, de toutes façons, elle est jolie, pourquoi ça dérangerait?

A ce moment, je me tourne vers le blond qui a tenté de jouer au plus malin : je l'observe attentivement. Donc, comme je l'ai dit avant, il est blond. Aux yeux bleus. Il est plutôt mignon, j'ai bien fait de pas lui foutre un coup de pelle tout de suite, ça aurait esquinté ses jolies joues... Mais si il continue, alors, tant pis pour son joli minois : c'est la pelle qui décide. Son visage est peut-être un peu blanc, mais c'est sûrement parce qu'il a peur de ma copine, maintenant qu'il en a prit un coup! Maintenant que je suis un peu calmée, je peux lui parler plus gentiment.

*Dis moi, mon mignon, qu'est-ce que tu pensais faire en te barrant d'ici? Et puis, franchement, à quoi ça sert de toujours de rebeller contre l'autorité?*

Et je rigole encore. En pensant au fait que c'est moi, l'autorité. Je m'arrête de rire au bon de quelques instants, écarte inconsiemment les jambes, et demande :

*Au fait, vous tous, vous avez choisi ce que vous voulez boire?*